a) Les principales influences astrales.
Si l'on connaît la date et le lieu de naissance d'un
individu, on peut tracer la figure du ciel correspondant à l'horizon du lieu de naissance et placer, à la pointe
de la maison I, le signe zodiacal dans lequel le Soleil
se lève à la date en question : ce signe est, on l'a dit,
l'ascendant de l'horoscope. La mise en place de l'ascendant détermine la position des onze autres signes :
la pointe n° 1 peut occuper une place variable dans un
signe : on indiquera donc en outre cette situation par
un angle compris entre 0° et 30°.
Cette mise en place réalisée, on détermine la planète
régnante, c'est-à-dire la planète attribuée par convention à chaque heure du jour : ainsi Saturne est la planète
de la première heure du samedi, suivie de : Jupiter,
Mars, le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune (on reprend
la série autant de fois qu'il est nécessaire : un homme
né un samedi à 9 heures a pour planète régnante
Jupiter) ; si l'on v-eut bien se rapporter au n° 561.1, on
constatera la relation avec la nomenclature des jours
de la semaine.
Nous connaissons donc l'ascendant et la planète
régnante d'un horoscope; reste à déterminer dans
quelles maisons se trouvent les luminaires et les planètes, en particulier où se trouvent les noeuds lunaires;
quels sont les aspects que présentent les astres entre
eux et où se situent certaines étoiles : Régulus, Aldébaran, Sirius, Véga de la Lyre, Antarès.
Toutes ces déterminations se font à l'aide d'annuaires,
et c'est parce qu'ils consultent des éphémérides que les
astrologues se prennent pour des savants; lorsqu'ils établissent un thème astrologique, ils ont donc besoin
de connaître bien plus l'heure de la naissance que
l'année ou le mois, mais les temps qu'ils utilisent sont
tantôt le temps civil, tantôt le temps sidéral, sans qu'ils
sachent exactement à quoi cela correspond. Leurs prédictions sont d'autant plus fantaisistes qu'ils se
fondent, prétendent-ils, sur d'anciennes traditions, et
que ces traditions sont bien antérieures à nos divisions
modernes du temps.
b) Interprétations.
Nous voici maintenant dans le domaine de la pure
fantaisie. En gros, le principe des influences astrales
est le suivant : les maisons sont plus ou moins heureuses selon leur numéro (I, IV, VII et X sont fortunées,
VI et XII sont néfastes), les planètes et les signes du
zodiaque sont nantis de vertus caractéristiques (voir les
listes ci-dessous), ainsi que les aspects; on met alors
en parallèle ces valeurs et ces significations, à partir
desquelles sont énoncées les prédictions. Inutile de
dire que les interprétations varient selon les traditions
et qu'un inventaire complet du langage des astres
n'est pas notre propos; nous avons cependant résumé
dans les tableaux ci-dessous les doctrines les plus
courantes.
Les planètes associées aux signes zodiacaux sont les
planètes législatrices de ces signes.
• Les planètes. Les astrologues leur confèrent
des propriétés liées à leur « nature », terme qu'il faut
bien mettre entre guillemets car ils entendent par là
leur proportion de « chaud », de « froid », de « sec » et
d' « humide »; les planètes sont donc maléfiques ou
bénéfiques, mâles ou femelles, etc. et ces propriétés
sont augmentées ou atténuées selon leur position par
rapport aux signes du zodiaque, aux maisons et aux
luminaires, tout spécialement le Soleil. De plus, des
correspondances ont été établies, arbitrairement, entre
les planètes, les pierres précieuses, les nombres, les
couleurs, etc. Le tableau ci-dessous résume quelques-unes des interventions de ces « planètes »; on a
séparé l'influence à l'ascendant et l'influence à l'occi
dent et le signe zodiacal associé n'a pas été rappelé,
le tableau précédent donnant ces associations.
• Les signes du zodiaque. Ce sont les thèmes
astrologiques les plus connus du public ; il est assez
navrant de rencontrer des gens sérieux vous dire : « Je
suis Scorpion » ou « Je suis Bélier »; le signe zodiacal
situé à l'ascendant du thème astrologique peut avoir,
selon les doctrines, des sens divers en fonction de sa
situation par rapport aux planètes et de la maison qu'il
occupe. Les tableaux qui précèdent ont indiqué les régions du corps que chaque signe « gouverne »; il faudrait y ajouter les qualités morales ou physiques, les défauts, les aliments recommandés ou interdits, les occupations à souhaiter, les maladies à craindre, etc.
c) Prédictions.
L'horoscope de la naissance fournit donc à l'homme crédule un plan général de vie : il va savoir quel sera son destin social, sentimental, physique, quelles amitiés il doit rechercher, quelles activités il lui faut éviter, etc. L'horoscope à un instant donné, c'est-à-dire la comparaison de la figure du ciel à telle date et de la figure du ciel de la naissance, guidera son action jour par jour : s'il est sous l'influence conjuguée de la planète Mars et du signe du Bélier, la conjonction ou l'opposition de cette planète avec Vénus, ou avec Jupiter à tel instant sera faste ou néfaste! Comme les combinaisons astrales sont multiples, il est toujours possible de trouver une explication à tout, de tout prédire et de corriger après coup les prédictions par une nuance qui change tout. Une société astrologique avait prédit que la IVe République se terminerait en juillet 1950 et qu'elle laisserait la place à un régime « vigoureux »; la IVe République est bien tombée, mais huit ans après la date prédite; commentaire de ladite société : « Nous avions bien prédit l'événement, nous n'avons fait erreur que sur la date.» Réfléchissons : il n'est pas difficile de prédire à n'importe quel régime politique — surtout lorsqu'il est issu de certains compromis — qu'il se terminera.
Faire une liste d'erreurs astrologiques n'aurait aucun sens, car il est toujours possible de lui faire correspondre une liste de réussites, de même que si je lance mille fois une pièce de monnaie en l'air, j'obtiendrai, à peu de choses près, 500 fois « pile » et 500 fois « face »; attaquer individuellement tel ou tel groupe, tel ou tel charlatan nous lancerait dans une polémique lue ne mérite pas ce tissu de fantaisies, d'affirmations arbitraires qu'est l'astrologie. Nous nous limiterons, dans les lignes qui suivent, à une critique d'ensemble et portant sur les principes.