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De nombreux donjons se dressent dès le XIe siècle : Auriac, Carcassonne, Durfort, Peyrepertuse, Puylaurens, Quéribus, Ségure, Termes... Mais on ne les compte plus au XIIe siècle. Tous sont profondément mutilés et
remaniés lors de la 'guerre des Albigeois'. Cette formidable ruée des aventuriers du nord vers le midi renverse
les anciens havres de la culture occitane. Châteaux et villes sont réduits en cendre et l'on connaît le mot du légat
du pape dans l'effroyable carnage de Béziers : 'tuez-les tous ...' (1) . Les biens conquis sont distribués aux petits
nobliaux d'Ile de France. Mais il faut une lutte acharnée et des massacres pendant près de quarante ans pour
mettre le Languedoc à genoux. Ce n'est pas l'armée des 'croisés' qui réussit finalement. Au contraire elle est
bien près d'être exterminée. Ce sont les troupes du saint roi Louis IX qui viennent parfaire l'oeuvre des premiers aventuriers que conduisait Simon de Montfort. Le comté de Toulouse est alors, après une courte transition,
intégré dans les domaines de la couronne. La plupart des grands châteaux comme Carcassonne, Peyrepertuse,
Puivert, Quéribus sont entièrement reconstruits et deviennent places-fortes du roi ou de ses vassaux. Les restes des
magnifiques forteresses que nous contemplons actuellement ne sont donc pas l'oeuvre des 'cathares' mais bien
celle des ingénieurs royaux.
(1) 'Tuez-les tous! Dieu reconnaîtra les siens!'. Arnaud AMAURY (1160-1225), avant le sac de Béziers, 22 juillet 1209 |