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Barrage de l'Aigle sur la Dordogne
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Barrage de l'Aigle, 13/10/10 - Photos Jean Fioroni Album photos ----- Visite du barrage de l'Aigle |
04/09/10 - Photo Jean Fioroni Voir + de photos |
Le barrage de l'Aigle est situé sur la Dordogne entre les départements de la Corrèze (19) et du Cantal (15). Il a été construit de 1941 à 1945. Hauteur 95 m, longueur à la crête 290 m, épaisseur à la base 47,50 m, volume d'eau retenu 230 000 000 m², productibilité 500 millions de Kwh à l'aide de 5 turbines. |
25/07/01 - Vidange du barrage de l'Aigle - Photo JG pour ces images
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Le barrage de l'Aigle est situé en partie sur la commune de Soursac (19) et en partie sur la commune de Chalvignac (15). Sous ses eaux sont angloutis une église, un cimetière et un pont .
Le concepteur de cet ouvrage est André Coyne, associé à un prisonnier évadé, André Decelle, lui même ingénieur aux Ponts et chaussées et qui devint directeur général d’EDF. Deux autres personnes ont dirigé la construction du barrage : les architectes Brochet et Chabert. Les travaux ont été retardés pour ne pas céder l’ouvrage à l’ennemi (il devait être terminé en 1942). L’Aigle (nom qu’on lui a donné d’après une légende qui disait que des aigles nichaient sur le rocher surplombant le barrage), a été inauguré le 15 octobre 1945. Le Groupe 4 a été mis en service ce jour même, puis le Groupe 3 en 1947, ensuite le Groupe 2 en 1950 et le Groupe 1 en 1956. L’Aigle a été suréquipé d’un groupe déporté à 100 m en aval du barrage, appelé Groupe 6, mis en service en 1982. La retenue reçoit les eaux de la Dordogne, complétées en rive droite par celles de la Luzège, du Vianon et de l’Aubre et en rive gauche par celles de l’Auze et de la Vergne, captées et restituées dans la retenue. Le barrage est une belle réussite architecturale. Il est de type poids-voûte, surmonté d’une route et son parement amont forme un cylindre vertical de 150 mètres de rayon. Les deux évacuateurs de crue équipés chacun de deux pertuis débouchent dans deux déversoirs qui, grâce à leur profil en saut de ski, permettent de projeter l’eau à plus de 50 mètres du bâtiment et permettent l'écoulement de 4 000 m³ d'eau par seconde. Le tronçon terminal de forme hélicoïdale bascule la lame d’eau dans un plan presque vertical, ce qui permet une large dispersion du flot et donne aux lâchures un aspect très spectaculaire (capacité maximale d’évacuation : 3 800 m³/s). La retenue, d’une capacité totale de 220 millions de m³, a une superficie de 750 hectares et 25 kilomètres de longueur. La hauteur de chute maximale est de 80 mètres. L’usine ne forme qu’un seul bloc avec le barrage et les déversoirs qui la coiffent. De forme semi-circulaire, elle abrite quatre groupes principaux disposés en arc de cercle équipés de turbines Francis à axe vertical d’une puissance nominale de 54 MW chacune. En 1982, l’aménagement a été équipé d’un cinquième groupe principal numéroté G.6 (le groupe auxiliaire étant numéroté 5), il est également équipé d’une turbine Francis. Sa puissance nominale est de 133 MW. L’usine contenant le groupe 6 est située en rive droite, dans le département de la Corrèze à environ 100 mètres en aval du barrage. Une ligne évacue l’énergie des 5 groupes principaux vers le poste du Breuil distant d’un kilomètre.
Voir page de la visite du barrage de l'Aigle le 13/10/10 |
11/06/15 - Le poste de distribution électrique du Breuil - Photo Jean Fioroni |
Le barrage de l'Aigle est aussi appelé " le barrage de la Résistance". En effet, il fut construit durant la seconde Guerre mondiale. Le rocher de l'Aigle forme un obélisque en relief sur la rive gauche (de la rivière dordogne) dont la paroi verticale plonge jusque dans le lit de la rivière. Le barrage a été implanté légèrement en amont de ce verrou. L'idée directrice du projet était de réunir en un seul bloc les ouvrages ayant différentes fonctions - barrage proprement dit-usine-déversoir superficiel- pour réduire l'emprise, le volume des matériaux et le prix des travaux. C'est pourquoi le toit de l'usine, insérée au pied du barrage, sert de support aux 2 tremplins en saut de ski des évacuateurs de crue. (1)
Le marché principal pour la construction de l'ouvrage et de l'usine fut conclu en juillet 1939. Au plus fort de l'activité, 1500 personnes participaient à l'ouvrage. Le barrage de l'Aigle, c'est avant tout le chantier de la Résistance. Après l'armistice de 1940, André" Coyne ( X 1910), Marcel Mary ( X 1921) et André Decelle (X 1929) organisent la résistance à l'ennemi, afin que l'ouvrage en cours de construction ne puisse profiter à l'effort de guerre allemand et ce souvent dans des conditions difficiles. Ils s'attachèrent à retarder les travaux. Le débarquement allié en 1944 allait permettre de rattraper le retard et en 1945 la mise en eau débuta à la mi-juin. En 1982, il sera équipé d'un groupe supplémentaire. |
Nauzenac - Carte postale de la Corrèze Illustrée La retenue du barrage de l'Aigle a englouti les villages de Saint Projet et de Nauzenac (1) Ainsi que l'ancien couvent de Saint Projet (transféré au couvent de la Thébaïde à Arches dans le cantal). (1) Une crue exceptionnelle dans la nuit du 7 au 8 décembre 1944 fit monter les eaux de 35 m en quelques heures, noyant à Nauzenac (2) deux habitants restés au village. (2) Voir page : balade du 11/06/15 avec Carolina E. Santo Ollu à l'occasion de sa grande marche de Nauzenac* (19) à Ubaye (04). * Nauzenac, village englouti sous la retenue du barrage de l'Aigle |
Le Barrage de l'Aigle - Fief de la Résistance. La Résistance avant d'être un engagement fut un état d'esprit. Le chantier de l'Aigle, dès ses débuts , accueillit parmi ses travailleurs des personnes qui avaient toutes les raisons de détester l'Allemagne du moment et l'idéologie qu'elle incarnait : des prisonniers évadés, des militants anti-fascistes venus d'Espagne, d'Italie, ou d'ailleurs... Bref , un ferment favorable qui, plus tard, avec l'arrivée soucieux d'échapper au travail obligatoire en Allemagne, allait pouvoir se développer. |
Barrage de l'Aigle, 13/10/10 - Photos Jean Fioroni Album photos ----- Visite du barrage de l'Aigle |
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