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L'église priorale a résisté aux assauts du temps.
Sa très belle abside voûtée en 'cul de four' avec sa série de modillons finement sculptés, représentant les douze signes du zodiaque et soutenant la corniche et ses métopes.
La partie basse de son clocher-tour défensif et sa porte latérale avec linteau en bâtière, gravé sobrement d'une croix (mur gouttereau sud), font de cet édifice un des joyaux de l'art roman limousin. Le plan de ce sanctuaire est assez simple avec une nef unique dont la voûte est bercée plein cintre sur arcs doubleaux qui ont pour particularité d'avoir des traces de polychromie.
L’autel de St Pierre, à gauche et l'autel de St Géraud, à droite, sont de style flamboyant (XVe siècle). Ils furent exécutés par des artisans d’Aurillac (peut-être les mêmes qu’à St Julien le Pèlerin ?). Ces deux autels illustrent bien le double patronage dont il est fait mention plus haut. St Géraud porte sa couronne de Comte et son regard est fixe car il devint aveugle verts la fin de sa vie. Il est encadré par St Joseph et la vierge Marie.
Deux chapelles sous croisée d'ogives, elles aussi, polychromes y seront greffées. Deux autels en bois dédiés à Saint Géraud décorent les chapelles (début 20ème siècle). Fines oeuvres d'un atelier auvergnat en imitation du style gothique flamboyant, encadrées d'une "étonnante statuaire de dragons et de saints". L’autel de la Vierge, Notre Dame du Rosaire, au milieu, fut débarrassée de ses boiseries, mais, restaurées, elles ont retrouvé une place, face à l’entrée, là où existait, peut-être, une porte autrefois.
Son retable polychrome bleu et or du XVIIe siècle, d'époque Louis XIV, au maître-autel est accolé à l'ouverture occidentale et bénéficie au couchant de la douceur de l'éclairage naturel. À sa base, la représentation de l'Agneau Pascal est une constante. On le retrouve à Mercoeur, Saint-Julien-le-Pèlerin, Sexcles ou Marcillac-la-Croisille. Il fut enlevé de l’abside, car des peintures plus anciennes (une litre) furent découvertes sous le crépi. Ce retable, restauré en 1997 a retrouvé une place au fond de l’église, là où était une tribune vétuste, réservée aux hommes.
Le chemin de croix, en pierre reconstituée, date de vers 1980.
Face à l’entrée, la très jolie bannière de processions de St Géraud est en soie appliquée sur du velours. Elle a été restaurée en 1997 par une personne de la Chapelle.
Le choeur, dégagé depuis peu, a livré ses secrets. Sur le pilier hauche de l’abside, et à la croisée de voûte de la Chapelle de St Géraud, sous le crépis, des traces d'héraldique ont été découvertes de part et d'autre de la baie centrale à mouluration limousine et ébrasement. Le blason se compose de deux lions qui se tournent le dos et de deux losanges. S'agissait-il des armes de saint Géraud ou de la maison d'Aurillac ? Faut-il reconnaître les armoiries des Monceaux de Bar, seigneurs du lieu ?
Le trésor de cette église comprend également un reliquaire assez original en cuivre ajouré, gravé et doré, daté de la fin du 13ème siècle. Fragment à rapprocher d'une pièce (datée du début du 14ème siècle) de la collection de Jean Mouliérat exposée au château de Castelnau-Bretenoux (Lot).
NB. La litre (ancien mot : la listre : liste).
Bande noire que les seigneurs avaient le droit de faire peindre, ornées de leurs armoiries, dans les églises ou à l’extérieur, en l’honneur des morts de leur famille. |
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