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ASTROLOGIE


Histoire de
l'Astrologie
Astronomie
Astrologie
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Astronomie et Astrologie - Synthèse et schémas par Jean Fioroni
Textes issus d'Andromède (*) - Images issues d'Internet - (* Logiciel d'Astrologie)
Signes -
Généralités - Symbolique - Constellations - Planètes -
Histoire de l'Astrologie

Table des matières
1- HISTOIRE D'UN LEURRE : L'ASTROLOGIE
2- LES PRINCIPES DE L'ASTROLOGIE
3- CONTRE LA SOTTISE ET L'OBSCURANTISME.

1- HISTOIRE D'UN LEURRE : L'ASTROLOGIE

1A - Origines.
a) Au seuil de l'histoire.
Aussi loin qu'on puisse remonter dans le temps, c'est encore aux Mésopotamiens que nous conduit l'histoire de cette croyance qui a enfanté l'astrologie. Les anciennes tablettes de Babylone et de Ninive comprennent des textes de présages; elles sont construites sur le type : « Si tel phénomène se produit dans le ciel, il se produira tel événement heureux ou malheureux. » Le phénomène céleste, c'est soit la position d'un astre (« si [la planète Jupiter] se trouve à l'intérieur du halo de la Lune, le roi d'Akkad sera assiégé et les animaux périront »), soit une éclipse (« une éclipse aura lieu... c'est un signe de paix »), soit un commentaire sur l'apparition d'une comète. Aucun texte n'est systématique, et il n'existe, bien entendu, pas un seul « traité » d'astrologie : simples listes de présages, intéressant l'ensemble de la cité, telles sont les vieilles tablettes mésopotamiennes; elles intéressent l'historien des sciences dans la mesure où, à force de chercher des secrets dans le ciel, les astronomes de Babylone ont pris l'habitude de noter la position des astres et de transmettre des informations qui supposent une grande habileté et un sens aigu de l'observation.
De Mésopotamie, l'art des prédictions s'est transmis aux Égyptiens, aux Grecs, et enfin aux Romains; ils devenaient en même temps plus précis et s'accompagnaient de considérations philosophiques et mystiques sur les rapports entre l'homme et l'univers. Mais, répétons-le, jusqu'au Ille siècle avant Jésus-Christ environ, il n'y a aucune trace ni de doctrines astrologiques systématiques, ni de tentatives de prédiction du sort d'un individu particulier; plus tard, bien plus tard, des charlatans ont prétendu avoir retrouvé « le secret des anciens Égyptiens » (!) : que le lecteur n'oublie pas que, jusqu'au XIXe siècle, on ne connaissait rien de l'histoire de l'ancienne Égypte (les hiéroglyphes n'ont été interprétés qu'en 1822 par Champollion), et que tout ce qui s'y rapportait était traditionnellement considéré — depuis les Grecs—comme mystérieux. Quoi de plus tentant que d'exploiter le mystère! Les thaumaturges, astrologues et autres aventuriers vantaient les secrets égyptiens, comme les agences de tourisme faisaient miroiter à leurs clients, au cours des « années folles », les « apaches » des bals interdits, les « mauvais garçons » de pacotille qui tiraient de leurs rôles de composition des revenus réguliers.
b) L'astrologie se systématise.
Si des philosophes comme Pythagore et ses disciples ont contribué à laisser croire qu'il existait un rapport mystérieux entre l'homme et les astres (« chaque étoile est une âme», enseignait-on dans les sectes pythagoriciennes), si les poètes grecs ont répandu la thèse d'un univers peuplé de dieux, il y a eu des savants (Anaxagore, Eudoxe, Carnéade) pour s'élever violemment contre cet obscurantisme. Mais, à ce stade de l'histoire, l'ignorance l'emportait sur la sagesse; Aristote lui-même, dont la philosophie régna sur tout le Moyen Age, affirmait que le monde d'ici-bas était lié aux mouvements des astres. Le mélange de philosophie, de science et d'ignorance donna naissance, sans qu'on sache exactement par qui, où et quand, à la doctrine des correspondances : l'été est lié à la chaleur, et comme en juillet le Soleil se lève dans la constellation du Lion, on pensait couramment que la chaleur de l'été était provoquée par une « exaltation » du Soleil par le Lion ! Les opinions se multiplient, sans justification, dans les siècles qui précèdent l'ère chrétienne; les astres errants, les planètes sont doués de pouvoirs qu'ils transmettent aux hommes en fonction de leur situation dans le ciel lors de la naissance : Jupiter est un astre « mâle », Vénus une planète « femelle » (on ne peut que sourire de telles affirmations : de l'hydrogène, de l'hélium, du méthane, des atomes, des composés, à des centaines de milliers de kilomètres de nous, n'ont que très peu de rapport avec un caractère mâle ou femelle!), la Lune favorise les naissances et les semailles, etc. A travers les proverbes, les poésies, les opuscules obscurs, tout un corps de doctrines s'élabore, sans aucune préoccupation logique, car les affirmations les plus contradictoires se rencontrent à travers tous les textes qui nous sont parvenus.
Et comme, dans l'histoire des hommes, tout finit par se systématiser, nous en arrivons à Ptolémée. Son nom est inséparable de la grande synthèse astronomique de l'École d'Alexandrie reprenant les observations de ses devanciers, il fournit de l'univers une image fausse mais ingénieuse géométriquement et qui fut acceptée jusqu'au XVI, siècle; mais l'Almageste, qui contient la description de son système, n'est pas son seul ouvrage : il écrivit un traité d'astrologie, le Tétrabiblos, qui se répandit dans tout le monde méditerranéen oriental, qui fut repris par les Arabes cinq siècles plus tard et largement diffusé par ces derniers

1B- Des Romains aux hommes de la Renaissance.
a) Les « Chaldéens » à Rome.
Si l'on veut bien avoir présent à l'esprit combien l'ignorance de l'homme était grande, tant à l'époque de
Platon qu'à celle de Cicéron, on excusera sans doute les Anciens d'avoir cru à l'astrologie.
Les Romains vivaient dans une constante atmosphère de présages : la guerre, la politique, les affaires débutaient par une consultation d'oracle et les augures et aruspices avaient, à Rome, une place privilégiée, tout comme le sorcier des peuplades dites primitives. A vrai dire, les gens cultivés n'y croyaient guère (nul augure ne peut rencontrer un autre augure sans sourire, disait Cicéron), et les hommes politiques les utilisaient à des fins de propagande plus que par conviction.
b) La réaction de l'Église.
Dès qu'elle fut organisée, l'Église chrétienne s'opposa à l'astrologie, pratiques « païennes » contraires aux doctrines et dogmes de la Providence. Le texte célèbre de saint Augustin mérite d'être mis sous tous les yeux :

... Consultez un poème quelconque chantant n'importe quoi dans une intention quelconque : vous y trouverez souvent un vers, au hasard, et sans qu'il y ait lieu de s'étonner, qui réponde à merveille à l'affaire qui vous occupe. De même, il arrive que l'esprit humain en vertu de quelque instinct supérieur et inconscient de ce qui se passe en lui, émette par hasard et non par l'effet d'un art, quelques sentences qui conviennent aux faits et gestes du questionneur (Confessions, livre IV).

Au livre VII, l'évêque d'Hippone énonce cette formule que nous méditerons tout à l'heure :
Il n'y a donc point d'art divinatoire. C'est par hasard qu'on prédit vrai.
Et, jusqu'au Xle siècle environ, l'astrologie disparaît de l'Occident. Mais, avec l'introduction de la culture arabe, l'astrologie réapparaît, auréolée du prestige des sciences qui l'accompagnent; les grands de ce monde, les rois, les princes ont des astrologues attachés à leur personne : qui n'a entendu parler de Galeotti, l'astrologue de Louis XI, de Ruggieri, le conseiller de Catherine de Médicis, et de Nostradamus, astrologue et médecin de Charles IX après avoir été celui de sa mère? Nostradamus (1503-1566) publiait, selon la coutume de son temps, des almanachs qui, d'une part, fournissaient des prédictions astronomiques plus ou moins bien calculées (position des astres aux diverses époques de l'année, prédiction des éclipses, etc.) et, d'autre part, des prédictions relatives aux destins des hommes. Le plus connu de ces écrits date de 1555; il s'agit des Centuries : c'est une série de quatrains obscurs, annonçant prophétiquement l'avenir de la France; l'ouvrage se vend encore couramment en librairie, tant est faible le sens critique de l'humanité; à vrai dire, chaque petit quatrain peut s'interpréter de mille et une façons, comme nos lecteurs s'en apercevront s'ils ont quelque temps à perdre en feuilletant les Centuries. Comme, en aucun endroit, Nostradamus ne propose de date, ni même d'époque pour les événements qu'il prédit, on imagine combien les suppositions peuvent être délirantes : la « ville aux sept collines » est tour à tour interprétée comme Paris, Rome, Jérusalem... ou Saigon! Si l'on pouvait comparer le nombre d'éditions de Ronsard, son contemporain, à celui des éditions de Nostradamus, on serait sans doute confondu de voir que, même entre 1940 et 1944, lorsque le papier se faisait rare et que l'on ne pouvait rééditer les ouvrages fondamentaux de notre culture, Nostradamus a toujours été imprimé, vendu, et, hélas! goûté.
c) La Renaissance et les temps modernes.
Peu à peu l'homme sort de son ignorance : Kepler, puis Galilée et Newton découvrent les grandes lois de l'univers; les planètes ne sont plus des astres capricieux, mais des masses en mouvement dans le champ de gravitation du Soleil. Et si Kepler lui-même n'hésitait pas — pour des raisons pécuniaires — à faire des horoscopes, tout comme Tycho Brahé, il expliquera que c'était par nécessité : la fille folle qu'est l'astrologie nourrit sa mère, sage et pauvre, l'astronomie. Kepler établissant un horoscope, c'est un peu Beethoven écrivant quelques mesures de danse pour une fête mondaine.
A partir du XVI le siècle, les esprits se divisent. Dans l'ensemble, les savants sont hostiles à l'astrologie : les prédictions heureuses tiennent plus d'un hasard que d'un savoir mystérieux; mais le public s'accroche à ses croyances. N'importe quel escroc, paré d'un nom aux consonances orientales, prétendant avoir eu communication du savoir des Chaldéens, enrobant ses prophéties dans un tissu de propositions scientifiques, fera plus aisément la conquête de la société mondaine que le savant honnête, confessant les limites de son savoir.

1C - De nos jours.
a) La force des superstitions.
Il serait vain de vouloir effacer, d'un seul coup, l'ignorance qui règne parmi les esprits. Trop de domaines humains échappent encore à l'investigation scientifique, et peut-on en vouloir à l'homme, isolé au milieu de l'univers, de chercher désespérément la clé de son destin ? Sérions donc les questions.
• Existe-t-il des rapports entre les astres et les hommes? En un certain sens oui, mais quels sont ces astres et ces rapports? Nul ne songera à nier que le Soleil, par sa position relativement à la Terre et par ses propriétés physiques, influe sur notre vie : l'alternance des saisons, le jour et la nuit, les orages magnétiques, etc., ont des effets évidents sur l'activité humaine. Mais que dire des étoiles situées à des centaines, à des milliers, à des millions d'années de lumière? Certes le navigateur se repère en mer grâce aux constellations : que des nuages surgissent, et le voilier est perdu ; certes le rôdeur profitera d'une nuit sans Lune, pour escalader un mur : mais toutes ces « influences » ne sont que des effets, ce ne sont pas des interventions.
• Que signifient les signes du zodiaque? Rien, absolument rien. On avait remarqué, à Babylone, que le Soleil se levait chaque mois dans une constellation différente; on attribua à ces constellations des noms fantaisistes qui nous ont été transmis par les Grecs. Le zodiaque, c'est, au fond, la concrétisation de l'écliptique et la situation du Soleil dans les différents signes du zodiaque varie au cours des âges en fonction de la précession des équinoxes.
• Existe-t-il des relations entre les planètes et la Terre? Physiquement, aucune. Les noms des planètes remontent aux Grecs et aux Romains : Mars n'est pas guerrière, Vénus n'est pas amoureuse, et Jupiter n'est pas royale! Chez les Chinois, chez les Mésopotamiens, chez les Égyptiens, chez les peuples de l'Amérique pré-colombienne, etc., elles portent des noms différents et on leur attribue des « vertus » différentes.
• Comment expliquer les prédictions? En comptant les prédictions « non réussies » et en comparant les proportions d'échecs et de réussites aux proportions qu'on aurait obtenues en tirant les réponses au sort.
• Comment expliquer que des hommes « éminents » croient à l'astrologie? Parce qu'il y a, en chacun de nous, une petite tendance inconsciente vers le merveilleux; c'est peut-être l'origine de la poésie. C'est un vestige de l'enfance, une sorte de réaction spontanée à la vie terre à terre de tous les jours : l'homme intelligent qui « croit en l'astrologie » est un peu comme le malade cardiaque qui ne peut s'empêcher de fumer, en cachette de son médecin ou de son infirmière. Il faut aussi souligner que lorsqu'il s'agit de problèmes véritablement sérieux, l'homme « éminent » renonce à ses superstitions : il n'est pas impossible de rencontrer un chirurgien qui interroge les astres pour connaître l'heure la plus favorable à une intervention, mais la superstition s'arrêtera là... C'est à son expérience et à son savoir scientifique qu'il s'adressera pour décider du mode opératoire (heureusement pour ses malades!).
• Pourquoi les journaux et /es hebdomadaires publient-ils régulièrement des horoscopes? Parce qu'il faut attirer la clientèle et « vendre » le plus possible; certains magazines perdraient de nombreux lecteurs s'ils supprimaient cette rubrique : les éditeurs s'inclinent devant les exigences commerciales, mais les savants et les éducateurs de toutes origines et de toutes disciplines admireraient l'éditeur courageux qui bannirait de ses colonnes l'appel à la superstition comme il en écarte l'appel à la débauche ou aux désordres.
Nous suggérons aussi aux lecteurs que l'astrologie attire, de comparer une dizaine d'horoscopes : la diversité des opinions qu'il y rencontrera contribuera, espérons-nous, à orienter son esprit critique. Une étude statistique et scientifique de la pseudo-valeur de l'astrologie sera esquissée au numéro 527.3.
• N'existe-t-il pas, à côté de l'astrologie à tout venant du charlatan, une astrologie sérieuse? Il existe des astrologues qui donnent une forme plus scientifique à leurs affirmations et qui accompagnent leurs prédictions d'une description astronomique du ciel à la naissance du sujet dont ils étudient l'horoscope. La description astronomique, qui est un calcul à la portée de tout possesseur d'annuaire astronomique ou d'éphémérides, est alors la « locomotive » qui fait accepter le train d'affirmations arbitraires qui constituent l'horoscope proprement dit. Cette astrologie « sérieuse » est plus dangereuse que celle des grossiers charlatans, car elle frappe l'imagination du profane par ses préliminaires scientifiques, mais elle est tout aussi vide de contenu que l'astrologie « grossière ».
• N'y a-t-il pas, cependant, des faits troublants, incompris de la science? Certes oui, et ils sont légions.., mais l'astrologie ne les explique aucunement. Quant aux invocations traditionnelles des astrologues (rayons X, radioactivité,...), elles sont généralement limitées à l'énonciation de faits dont, la plupart du temps, ils ignorent les aspects fondamentaux, qu'un simple bachelier connaît bien !
b) La loi devant l'astrologie.
Le code pénal est formel : les articles 479 à 482 "7.. (loi du 28 avril 1832 complétée par l'ordonnance du 4 octobre 1945) punissent d'amendes ou d'emprisonnement `
• « ceux qui font métier de deviner, de pronostiquér ou d'expliquer les songes »; d'après les lois générales, les clients d'un astrologue sont donc complices d'un délit. Si, cependant, la « profession » d'astrologue se manifeste en plein jour (petites annonces, baraques foraines, etc.), c'est là le fait d'une tolérance des pouvoirs publics qui ont, il faut l'avouer, d'autres chats à fouetter. La plupart des codes nationaux comprennent des dispositions analogues.

2- LES PRINCIPES DE L'ASTROLOGIE

2A - Le ciel de la naissance.
a) Le principe de l'horoscope
L'idée fondamentale de l'astrologie est que la position des astres au moment précis de la naissance influe définitivement sur le caractère et le destin d'un homme; la figure du ciel à cet instant, en un lieu de latitude donnée, s'appelle l'horoscope de naissance. D'autre part, dans les différents moments de la vie d'un homme, lorsqu'une décision importante est à prendre dans un domaine quelconque, l'astrologie propose d'examiner la figure du ciel et de comparer l'horoscope à cet instant avec l'horoscope de naissance; et selon que cette comparaison sera harmonieuse ou non harmonieuse, on dira que les astres sont ou non favorables à l'entreprise considérée.
Un horoscope est donc une description du ciel à un instant donné, selon un système de conventions dont les plus classiques remontent au Tetrabib/os de Ptolémée, et non, comme on le croit couramment, un ensemble de prédictions. Les prophéties, les considérations sur les correspondances, les affirmations de signes bénéfiques ou maléfiques, etc., sont des conséquences tirées de la configuration du ciel à un instant donné, c'est-à-dire de l'horoscope. Autrement dit, si les astrologues s'étaient contentés d'établir des horoscopes, ils n'auraient été que des astronomes utilisant un moyen plus ou moins traditionnel de description du ciel ; ils deviennent des charlatans à partir du moment où ils pensent que Saturne est une planète néfaste liée au rhumatisme ou à la surdité, que la Lune est bénéfique et qu'elle est en rapport avec les embarras gastriques ou que la scarlatine a un lien quelconque avec la planète Mars!
b) Les divisions du ciel.
L'astrologie traditionnelle divise la sphère céleste en douze fuseaux appelés maisons; comme le plan de repère, pour tracer ces fuseaux, est le plan horizontal d'un lieu, les douze maisons du ciel ne sont pas les mêmes selon la latitude.
L'écliptique, c'est-à-dire le cercle décrit apparemment par le Soleil sur la sphère céleste, coupe les fuseaux en question en douze points : les pointes. Les signes du zodiaque, qui se trouvent tous au voisinage de l'écliptique, peuvent donc être reliés aux maisons et aux pointes des maisons.
Cette division du ciel se projette conventionnellement sur un plan : une bande circulaire extérieure
représente l'écliptique jalonné par les signes du zodiaque, et douze secteurs, numérotés dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, représentent les maisons. Un axe horizontal, est-ouest, sert d'axe d'origine pour la numérotation de ces secteurs; la pointe de la première maison à l'est s'appelle l'ascendant (c'est le point où se lève le Soleil), et son point opposé s'appelle l'occident; par extension, les signes du zodiaque situés à l'ascendant et à l'occident sont appelés aussi l'ascendant et l'occident de l'horoscope. Un axe perpendiculaire définit en outre le milieu du ciel et le fond du ciel. L'ascendant, l'occident, le milieu du ciel et le fond du ciel sont les quatre angles de l'horoscope.
L'établissement d'un horoscope consiste donc à situer la position relative des signes du zodiaque,
des maisons, ainsi que celles des planètes (le Soleil et la Lune sont considérés, en astrologie, comme des planètes; on les appelle aussi, depuis Ptolémée, des luminaires). Enfin les distances angulaires entre deux astres dans le zodiaque sont appelées des aspects. Les atrologues raffolent des symboles; ils les ont empruntés aux habitudes astronomiques anciennes; en voici la liste :
Les trois dernières planètes n'interviennent pas dans l'astrologie traditionnelle, car elles étaient inconnues des anciens; les astrologues qui se disent « scienti- fiques » (essayons de ne pas sourire) ont introduit, chacun à leur manière, les trois planètes des temps modernes; la Terre est représentée par le symbole ô .

2B - Comment établir un horoscope de naissance.
a) Les principales influences astrales.
Si l'on connaît la date et le lieu de naissance d'un individu, on peut tracer la figure du ciel correspondant à l'horizon du lieu de naissance et placer, à la pointe de la maison I, le signe zodiacal dans lequel le Soleil se lève à la date en question : ce signe est, on l'a dit, l'ascendant de l'horoscope. La mise en place de l'ascendant détermine la position des onze autres signes : la pointe n° 1 peut occuper une place variable dans un signe : on indiquera donc en outre cette situation par un angle compris entre 0° et 30°.
Cette mise en place réalisée, on détermine la planète régnante, c'est-à-dire la planète attribuée par convention à chaque heure du jour : ainsi Saturne est la planète de la première heure du samedi, suivie de : Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure, la Lune (on reprend la série autant de fois qu'il est nécessaire : un homme né un samedi à 9 heures a pour planète régnante Jupiter) ; si l'on v-eut bien se rapporter au n° 561.1, on constatera la relation avec la nomenclature des jours de la semaine.
Nous connaissons donc l'ascendant et la planète régnante d'un horoscope; reste à déterminer dans
quelles maisons se trouvent les luminaires et les planètes, en particulier où se trouvent les noeuds lunaires; quels sont les aspects que présentent les astres entre eux et où se situent certaines étoiles : Régulus, Aldébaran, Sirius, Véga de la Lyre, Antarès.
Toutes ces déterminations se font à l'aide d'annuaires, et c'est parce qu'ils consultent des éphémérides que les astrologues se prennent pour des savants; lorsqu'ils établissent un thème astrologique, ils ont donc besoin de connaître bien plus l'heure de la naissance que l'année ou le mois, mais les temps qu'ils utilisent sont tantôt le temps civil, tantôt le temps sidéral, sans qu'ils
sachent exactement à quoi cela correspond. Leurs prédictions sont d'autant plus fantaisistes qu'ils se
fondent, prétendent-ils, sur d'anciennes traditions, et que ces traditions sont bien antérieures à nos divisions modernes du temps.
b) Interprétations.
Nous voici maintenant dans le domaine de la pure fantaisie. En gros, le principe des influences astrales est le suivant : les maisons sont plus ou moins heureuses selon leur numéro (I, IV, VII et X sont fortunées, VI et XII sont néfastes), les planètes et les signes du zodiaque sont nantis de vertus caractéristiques (voir les listes ci-dessous), ainsi que les aspects; on met alors en parallèle ces valeurs et ces significations, à partir desquelles sont énoncées les prédictions. Inutile de dire que les interprétations varient selon les traditions et qu'un inventaire complet du langage des astres n'est pas notre propos; nous avons cependant résumé dans les tableaux ci-dessous les doctrines les plus
courantes.
Les planètes associées aux signes zodiacaux sont les planètes législatrices de ces signes.
• Les planètes. Les astrologues leur confèrent des propriétés liées à leur « nature », terme qu'il faut
bien mettre entre guillemets car ils entendent par là leur proportion de « chaud », de « froid », de « sec » et d' « humide »; les planètes sont donc maléfiques ou bénéfiques, mâles ou femelles, etc. et ces propriétés sont augmentées ou atténuées selon leur position par rapport aux signes du zodiaque, aux maisons et aux luminaires, tout spécialement le Soleil. De plus, des correspondances ont été établies, arbitrairement, entre les planètes, les pierres précieuses, les nombres, les couleurs, etc. Le tableau ci-dessous résume quelques-unes des interventions de ces « planètes »; on a séparé l'influence à l'ascendant et l'influence à l'occi dent et le signe zodiacal associé n'a pas été rappelé, le tableau précédent donnant ces associations.
• Les signes du zodiaque. Ce sont les thèmes astrologiques les plus connus du public ; il est assez
navrant de rencontrer des gens sérieux vous dire : « Je suis Scorpion » ou « Je suis Bélier »; le signe zodiacal situé à l'ascendant du thème astrologique peut avoir, selon les doctrines, des sens divers en fonction de sa situation par rapport aux planètes et de la maison qu'il occupe. Les tableaux qui précèdent ont indiqué les régions du corps que chaque signe « gouverne »; il faudrait y ajouter les qualités morales ou physiques, les défauts, les aliments recommandés ou interdits, les occupations à souhaiter, les maladies à craindre, etc.
c) Prédictions.
L'horoscope de la naissance fournit donc à l'homme crédule un plan général de vie : il va savoir quel sera son destin social, sentimental, physique, quelles amitiés il doit rechercher, quelles activités il lui faut éviter, etc. L'horoscope à un instant donné, c'est-à-dire la comparaison de la figure du ciel à telle date et de la figure du ciel de la naissance, guidera son action jour par jour : s'il est sous l'influence conjuguée de la planète Mars et du signe du Bélier, la conjonction ou l'opposition de cette planète avec Vénus, ou avec Jupiter à tel instant sera faste ou néfaste! Comme les combinaisons astrales sont multiples, il est toujours possible de trouver une explication à tout, de tout prédire et de corriger après coup les prédictions par une nuance qui change tout. Une société astrologique avait prédit que la IVe République se terminerait en juillet 1950 et qu'elle laisserait la place à un régime « vigoureux »; la IVe République est bien tombée, mais huit ans après la date prédite; commentaire de ladite société : « Nous avions bien prédit l'événement, nous n'avons fait erreur que sur la date.» Réfléchissons : il n'est pas difficile de prédire à n'importe quel régime politique — surtout lorsqu'il est issu de certains compromis — qu'il se terminera.
Faire une liste d'erreurs astrologiques n'aurait aucun sens, car il est toujours possible de lui faire correspondre une liste de réussites, de même que si je lance mille fois une pièce de monnaie en l'air, j'obtiendrai, à peu de choses près, 500 fois « pile » et 500 fois « face »; attaquer individuellement tel ou tel groupe, tel ou tel charlatan nous lancerait dans une polémique lue ne mérite pas ce tissu de fantaisies, d'affirmations arbitraires qu'est l'astrologie. Nous nous limiterons, dans les lignes qui suivent, à une critique d'ensemble et portant sur les principes.

3- CONTRE LA SOTTISE ET L'OBSCURANTISME

3A - Principes d'un examen critique.
a) Principes et résultats de l'astrologie.
Toute discipline se juge de deux points de vue : dans ses principes et dans ses résultats. Ce qui rend toute discussion impossible avec les astrologues, c'est leur verbiage et, très souvent, leur bêtise; autant, parfois, discuter avec un enfant de cinq ans qui réclame la Lune; essayons cependant de réfléchir sur les bases de l'astrologie.
Ce ne sont pas les astres pris en eux-mêmes qui ont, selon les astrologues, une influence sur les hommes, mais leurs positions relatives. Or la seule chose que l'on puisse mesurer, c'est la distance angulaire de deux astres; entre le Soleil et les étoiles qui délimitent les constellations du zodiaque, il y a plusieurs années de lumière de distance; quand donc on dit que le Soleil « entre dans le Lion », on veut dire que, par un effet de perspective, le Soleil « passe » devant le Lion, dont les étoiles se trouvent à des milliards de kilomètres du Soleil. De plus, les noms donnés aux constellations furent, on le sait, arbitraires; il n'y a pas plus de lions que de taureaux dans le ciel et Mars n'est qu'un gros caillou ainsi baptisé par les Gréco-Romains. Le Soleil est un astre « mâle » et la Lune un astre « femelle » : comment s'en tirent les astrologues allemands, pour qui le mot Soleil est féminin (die Sonne) et le mot Lune masculin (der Mond)?
Quand on a la curiosité de se pencher sur les thèmes astrologiques, on est étonné du tissu d'erreurs purement astronomiques qu'on y rencontre : ignorance de la mesure du temps, de la précession des équinoxes, confusion entre un astre et un autre, etc.
b) Appel au hasard.
Mais tout cela n'est rien en comparaison de la valeur des résultats obtenus par les astrologues. Les prédictions peuvent se classer en deux catégories : celles qui sont vagues et celles qui sont précises. Quand un diseur d'oracles écrit à son « client » : « Le milieu du mois de janvier verra se réaliser vos désirs sentimentaux », c'est une prédiction vague; le brave client a, en réserve, de nombreux « désirs sentimentaux » : il peut être en désaccord avec sa fiancée, sa femme, sa maîtresse, ses enfants, etc. et il se passera certainement « quelque chose » d'affectif dans sa vie au cours d'un mois quelconque de l'année (une colère, une joie, une réussite, l'impression d'une réussite,...) : la prédiction est vague et se réalisera toujours. L'astrologue aurait tout aussi bien pu lui dire : « Il y aura une journée de soleil en janvier »; il aura toujours raison.

Il est donc toujours possible de faire des prédictions justes quand elles sont vagues. A titre d'expérience, voici une dizaine de prédictions, faites au hasard, et que nous proposons à nos lecteurs : il leur sera facile de vérifier que, à peu de chose près, elles se réaliseront toujours... et, croyez-le, l'auteur de ces lignes n'est pas un devin!
Au mois de février de n'importe quelle année :
— vous aurez une grande joie;
— vous envisagerez un voyage important;
— vous aurez une discussion violente sur un sujet qui vous tient à coeur;
— vous connaîtrez un moment de faiblesse physique : surveillez votre gorge, votre estomac et vos jambes;
— vous profiterez intensément des joies de l'amitié;
— il se produira dans le monde un événement qui mettra la paix en péril ;
— les « affaires » connaîtront un moment difficile : il faudra résister à la tentation de tout abandonner ou de se décourager, etc.

3B - Les prédictions « précises » et la révélation du passé.
(note des Carnets d'ICI :Paragraphe un peu technique mais non dénué d'intérêt)
a) Le statistique.
Si je lance en l'air 1 000 pièces de monnaie, il y en a 500 qui retombent sur « face » et 500 qui retombent sur « pile », théoriquement; en fait, l'expérience nous fera connaître des écarts par rapport à ces moyennes : peut-être y aura-t-il 510 « pile » et 490 « face ». Ces écarts peuvent être évalués en unités d'écart selon un procédé mathématique que nous n'exposerons pas ici; dans notre exemple, on démontre que l'écart de 22 par rapport à la moyenne (c'est-à-dire 522 « face » et 478 « pile ») se rencontre 16 fois sur cent, que l'écart 44 se rencontre 9 fois sur mille, et que l'écart 88 ne se rencontre que 15 fois sur un milliard.
Autrement dit, il est hautement improbable que je gagne 588 parties de pile ou face sur 1 000 parties; sur le plan humain, on peut même dire que c'est « impossible » : cela ne peut arriver que 15 fois sur un milliard de parties comprenant 1 000 jets de pièce chacune!
b) Valeur statistique d'une méthode.
Pour éprouver une méthode, il est classique de lui faire subir l'épreuve statistique. Si, par exemple, on veut vérifier la bonne marche d'une machine à frapper la monnaie, il suffit de prendre 1 000 pièces au hasard, fabriquées par cette machine, et de les lancer en l'air : si l'écart par rapport à 500 est faible (inférieur à 22), on peut penser que la machine est régulière, mais si l'écart est grand on peut incriminer la machine; un écart de 44 ne devant se produire que 5 fois sur mille, on a des raisons de penser que c'est un défaut de fonctionnement qui en est la cause plutôt que le hasard.
Plus généralement, soit n le nombre d'événements étudiés, p la probabilité pour qu'ils aient lieu et q la probabilité contraire (p + q 1); l'unité d'écart est : e=2npq
l'écart e se produira 16 fois sur cent, l'écart 2e 5 fois sur mille et l'écart 4e 15 fois sur un milliard. Si donc je prédis n événements en les tirant au sort (par exemple en les inscrivant sur des morceaux de papier qu'on tire d'un chapeau) et si l'on suppose que, pour chaque événement, il n'y a que deux possibilités (vrai ou faux), on peut admettre que la réussite est due au hasard si l'écart ne dépasse pas e, et qu'elle est due à la méthode de prédiction si l'écart dépasse e.
Exemple concret. Soit 20 affirmations du type :
1. Vous avez les yeux bleus.
2. Vous avez une soeur plus âgée que vous.
3. Vous avez envie d'acheter une automobile.
4. Vous avez déjà subi dans le passé une intervention chirurgicale.
5. Vous ferez un voyage en mer.
6. Vous ne fumez pas.
7. Vous connaissez une langue étrangère.
8. Vous avez lu le dernier Prix Goncourt.
9. Vous n'aimez pas la viande saignante.10 Vous possédez un appareil photographique.
11 Vous êtes allé l'année dernière dans un pays étranger.
12 Vous avez les pieds plats.
13 Vous avez un permis de chasse.
14 Vous êtes protestant.
15 Vous avez moins de 30 ans.
16 Votre mère a souffert d'une maladie grave.
17 Vous avez acheté, un jour, un billet de la Loterie nationale.
18 Vous passez vos vacances depuis 4 ans au même endroit.
1S Vous avez arrêté vos études après un échec.
20 Vous avez été témoin d'un événement important.
L'unité d'écart est, d'après la formule indiquée plus haut, légèrement supérieure à 3; si donc 13 de ces affirmations sont vraies, au maximum, on peut les considérer comme vraies « par hasard ». Par contre si nous atteignons l'écart 6, et que 16 de ces propositions soient vraies, il n'y a plus que 5 chances pour mille pour que ce succès soit dû au hasard : vous pourrez donc conclure, avec très peu de chances de vous tromper, que l'auteur de ce livre est un véritable devin! Faites donc le test : proposez les 20 prédictions à vos amis. En général vous aurez entre 7 et 13 vérités, et entre 13 et 7 erreurs : cela est conforme aux lois du hasard.

c) Astrologie et statistique.
• Si le nombre de prédictions exactes est supérieur au nombre ainsi trouvé (par exemple quand il y a plus de 30 vérités sur 50 affirmations), la méthode de prédiction peut être considérée comme relativement sûre, puisqu'un tel résultat ne se produirait que 5 fois sur mille s'il était tiré au sort; sinon, la méthode n'a pas plus de valeur qu'un tirage au sort, et la formule de saint Augustin s'applique : « C'est par hasard qu'on prédit vrai »; on pourrait même ajouter que, selon la remarque humoristique de Voltaire, les astrologues ne sont pas les seuls à avoir le privilège de se tromper toujours.

3C - Conclusion.
Un ouvrage comme cette Encyclopédie est destiné à répandre le savoir et non à propager les doctrines obscurantistes, aussi n'épiloguerons-nous pas davantage sur l'astrologie. C'est un fait humain qui a eu sa signification à un certain stade de l'évolution de l'humanité, et qu'on peut encore interpréter comme le signe de cet attachement au mystère, comme une tendance ancestrale dont l'homme ne se débarrassera peut-être jamais totalement : après tout, il est séduisant pour l'imagination de considérer qu'à des milliards et des milliards de kilomètres les étoiles veillent sur nous; tant qu'il ne s'agit que d'un rêve poétique, le savant s'incline : il est agréable de supposer l'univers construit pour moi et organisé comme je le désire. Mais, avouez-le, n'y a-t-il pas une poésie indicible dans ces galaxies, dans ces univers vastes et aussi pleins que le nôtre que nous avons décrits dans les pages qui précèdent?
La vérité est plus belle que l'erreur, la science n'est pas un appauvrissement de notre représentation des choses, mais la grandeur de l'homme; tout ce que nous savons est bien peu de chose en considération de ce que nous ignorons, mais quel triomphe que ce savoir : les équations d'Einstein sont aussi exaltantes que les fresques de la chapelle Sixtine, l'astrologie n'est en comparaison qu'un graffiti.

Astronomie et Astrologie - Synthèse et schémas par Jean Fioroni
Textes issus d'Andromède (*) - Images issues d'Internet - (* Logiciel d'Astrologie)
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